J'écoutais ce matin France Info quand j'ai entendu une de ces inepties dont on rabache le crane des français depuis 20 ans. u coup, je me fend d'un petit post pour remettre les choses au point.
Il était question de la problématique de la retraite. Il est désormais accepté de tous, sauf peut être de quelques syndicalistes obtus sur ce point en tout cas, qu'il va y avoir d'ici quelques années un problème sur le montant global et ou individuel des retraites. Les données du problème sont claires: L'espérance de vie continuant pour l'instant d'augmenter (jusqu'à quel age et combien de temps - nul ne le sait), on se retrouve en France, et de façon encore plus marquée dans de nombreux autres pays européens dans lesquels la natalité est très faible, avec un nombre d'inactifs (en terme de valeur ajoutée générée par le travail) qui croît alors que le nombre d'actifs stagne (voire diminue du fait du faible taux de natalité dans d'autres pays européens).
Et comme se sont les actifs qui assurent le niveau de vie des inactifs, il y a imanquablement un problème: Le poids financier des inactifs devient de plus en plus important et à terme insupportable pour le niveau de rémunération des actifs.
Ce qui m'a fait bondir ce matin, c'est qu'au cours de l'analyse, on a ressorti la solution miracle de la retraite par capitalisation. Ceux qui en ont les moyens pouraient se constituer une cagnotte leur assurant une meilleure retraite. On nous a bourré le crane de cet axiome depuis 20 ans et c'est en général accepté. Pourtant, outre que tout le monde n'a pas les moyens de se constituer un surcroît d'épargne (mais là il s'agit d'un choix de société), cette solution n'a aucun impact sur les causes du problème. En clair, que le régime de retraite soit par capitalisation ou par répartition, l'augmentation de l'espérance de vie a toujours pour effet un déséquilibre entre les actifs et les inactifs. Logique non ?
Donc cette solution n'est pas la bonne puisqu'elle n'influe en aucune façon sur la cause du problème, le déséquilibre croissant entre actifs et inactifs.
On peut même ajouter que les impacts de ces 2 types de régime (capitalisation ou répartition) sont exactement les mêmes sur ce déséquilibre, c'est à dire aucun impact. Le niveau des retraites en est un simple effet (comme l'augmentation des maladies du grand age par exemple, mais une détection médicale plus précoce de ces maladies n'aurait elle non plus aucun effet sur cette cause, quoiqu'elle pourait éventuellement accroitre le problème via une espérance de vie plus longue).
Quelles sont donc les solutions pour éviter ce déséquilibre: Il y en a plusieurs:
* Augmenter la natalité (aides, crèches, ...) et améliorer l'éducation pour disposer à terme de plus d'actifs compétents,
* Augmenter l'immigration de préférence compétente (les emplois dont ont a besoin) à nouveau pour augmenter le nombre d'actifs
* Augmenter l'age de la retraite (là on s'y achemine peu à peu),
* Faire travailler les autres (usines à l'étranger dont on disposerai du capital et d'un moyen de pression fort, ...)
Notez que je n'indique pas ici diminuer le niveau des retraites, car n'influe pas sur le rapport actifs inactifs (risque juste d'engendrer au moins sur une partie de la population un transfert de ressource direct (au lieu du transfert indirect des régimes de retraite). Toutes ces solutions ont leurs avantages et leurs inconvénients et un niveau de difficulté plus ou moins élevé de mise en place.
On n'influe pas comme cela sur la natalité, et la lourdeur d'évolution de l'éducation nationale montre que le problème n'est pas simple, l'immigration entraine des problèmes d'assimilation par la population, et l'immigration choisie se heurte en France à un problème culturel d'accueil. Augmenter l'age de la retraite est sans doute le plus facile et logique tant que les personnes restent en bonne santé, mais est très impopulaire, et le retour à l'esclavage n'est pas dans l'air du temps.
Certains signaleront que les retraites par capitalisation s'approchent du dernier moyen (faire travailler les autres), mais cela est faux sur 2 points:
a) Sur le marché des actions, les autres sont à 95 % nous, c'est à dire des sociétés occidentales ayant toutes la même problématique actif/inactifs
b) Il n'y a aucun moyen de pression: Comme cela s'est déjà vu dans le passé, en cas de pression trop forte, le gouvernement local ferme l'unité de production ou en variante nationalise, ou encore un petit crash boursier et il n'y a plus de rentiers (souvenez vous d ela crise de 29).
Cela ne signifie pas que la retraite par capitalisation, ou si vous préférez les fonds de pension soient une mauvaise idée. Mais cela n'a rien à voir avec la menace sur les retraites que fait peser l'augmentation de l'espérance de vie dans les pays occidentaux.
L'intérêt des fonds de pension en France serait de disposer d'une arme contre les titanesques fonds de pension étrangers, anglo saxons auparavant, asiatiques maintenant du fait de leurs exédents commerciaux ( exemple type du 4ème cas de figure - faire travailler les autres- sans aucun moyen de pression - ils prennent le pouvoir), alors qu'il n'y a aucun instrument comparable en France.
Mais les risques sont gigantesques (un simple crash boursier Mais là aussi il existe des solutions: Par exemple une obligation de réserve tampon sur les retraites par répartition qui serait en actions françaises, ou plus simplement, un contrôle soit officiel sur les investissements étrangers (les US et la Chine le font très bien) soit officieux (retour aux noyaux durs, avec un contrôle pour les exès des années 90).
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