22 févr. 2013

Faut il interdire la CGT ?

La lettre caricaturale du patron de Titan, à propos de l'offre de reprise de l'usine Goodyear d'Amiens Nord, refusée avec mépris par le CEO de Titan, a remis par ricochet la CGT à la Une de l'actualité.

Cette lettre doit d'abord être remise dans son contexte:  Le patron de Titan est un énergumène dont tous, y compris lui même d'ailleurs qui se présente comme un ours ... connu pour ses sorties fracassantes qui n'ont de but que de faire parler de lui et de sa société. 
Quel intérêt de ces lettres échangées par le patron de Titan, sinon que cette recherche publicitaire de plusieurs lettres échangées avec un petit ministre français inconnu aux USA, son principal marché.  
Objectif atteint par le patron de Titan puisque plusieurs journaux US et même un journal TV US ont repris ces échanges - excellente publicité gratuite pour Titan, au détriment de la France ...  Le gain en termes de retour publicitaire est évalué à 2,3 millions de dollars pour Titan.  Cela valait bien 3 lettres de 2 pages chacune.  Chapeau bas à ce dirigeant qui essaie du coup de faire durer le phénomène, bien entendu .
On peut noter au moins cette fois ci l'attitude responsable de Montebourg, qui a évité jusqu'à ce qu'il y soit contraint, à savoir jusqu'à la publication de la lettre du CEO de Titan dans la presse, de répondre, et encore moins en public.  Par la suite il n'avait plus le choix.
On peut d'ailleurs se douter que cette publication ne venait pas des fuites du ministère, ce n'est pas difficile à comprendre ... les journalistes ont été pris pour des pantins par Titan et cela a marché).
Il suit l'exemple français de Xavier Niel, qui s'était fait payer une énorme campagne publicitaire avec des termes aussi injurieux,  en traitant sans plus de fondements que le PDG de Tita d'ailleurs, les clients de ses concurrents de pigeons ...   Mais là nos ministres n'avaient rien trouvé à redire ...

Le fond qui fait mal aux français:  Ils sont traités de fainéants,  la CGT de syndicat fou et le gouvernement français de débile.
Là le CEO de Titan fait coup double.  Il savait que son argument ferait mouche dans les pays anglo saxons, son principal marché,  mais aussi en France où le sujet est sensible, et même tabou.

L'exagération est avérée:  Avec 3 heures de travail par jour, toutes les sociétés françaises feraient faillite.
Notons toutefois que dans le cas de Goodyear, lors des visites de Titan, on n'était pas loin de la réalité puisque la société était en sous cadence...
La réaction surproportionnée des français, de son minsitre et de sa presse s'explique car on touche ici des cordes sensibles:
a)  La fainéantise et le faible nombre d'heures travaillées.  Le débat fait rage en France, l'aveuglement intenne ne tenant plus dès lors  que le pays est soumis aux comparaisons européennes:  Et là avec 35 heures par semaine, record européen, 5 semaines de congés par an (co -record européen) et la retraite à 60 ans, là où tous nos voisins exceptés l'Italie sont revenus à 65, voire 67 ans, difficile de se voiler la face ...
Et que dire de l'absentéisme qui par dessus le marché est dans le top 3 européen les plus élevé, dopé par un secteur public, qui représente la moitié des effectifs et dont le taux moyen d'absentéisme pulvérise les records européens !  A noter d'ailleurs l'incompréhension généralisée de la suppression de la journée de carence, seule mesure vraiment efficace ces dernières années pour lutter contre ce taux d'absence dans la fonction public.

Dans un pays où ce sujet est tabou, il s'agissait de vraiment appuyer là où cela fait mal ...

b) Surtout, c'est le terme de CGT = syndicat fou qui a fait réagir. 
Un syndicat est une organisation qui est censée protéger les salariés.  Et pour cela en France, les syndicats disposent d'un éventail juridique ultra conséquent.
Mais alors que penser de syndicats, en particulier la CGT, qui en France est en lien direct avec des milliers de suppressions d'emplois.
Sous le manteau, la rumeur est que Peugeot ferme Poissy du fait en 1er lieu, de la présence sur ce site de jusqu'au boutistes perturbant depuis plusieurs années la production et la rentabilité de ce site. Entre autres, la qualité des voitures produites sur ce site sont systématiquement inférieure à celle de tous les autres sites Peugeot.
Et que dire des milliers de suppressions de smicart buralistes qui entre autres à Paris font les frais d'ouvriers du livre surpayés et en monopôle,  rackétant littéralement les buralistes, qui ont perdu 3000 emplois en 10 ans de ce simple fait, selon eux.

Et pour en revenir à GoodYear Amiens Nord, les agissements de la CGT, qui se donnait le droit de décider des orientations de l'usine, en refusant les repreneurs qu'ont lui présentait, comme si cela était de ses attributions sont en lien direct avec la fermeture de ce site, selon les aveux même de la direction de GoodYear.  Et la presse s'est fait écho de nombreux agissement ahurissants de la part de ce syndicat, agissements qui vont dans le sens des déclaration du CEO de Titan.
Ainsi, en dehors des jours qui leurs sont consacrés pour leur activité syndicale, 5 délégués syndicaux de cette usine, en se faisant payer par Goodyear, ont mené campagne pendant 5 à 10 semaines pour un autre délégué de cette même usine qui se présentait à une élection l'an dernier.  Pour éviter un conflit avec ce syndicat surpuissants, la direction a préféré fermer les yeux.
Et les agissements brutaux et violents du syndicat envers les non grévistes dans cete usine, totalement illégaux, et démentis uniquement par la CGT,  font froid dans le dos.


Donc  faut t-il interdire la CGT, qui fait figure d'épouvantail, une sorte de terrorisme d'entreprise quasi unique unique en Europe.
Non
Car une entreprise est un tout et n'est rien sans ses employés, et qu'il faut des contre pouvoirs.  Il y a également des exagérations coté patronats, quand on entend que des patrons s'enrichissent alors que leurs entreprise s'écroule (CF Tchuruk et Alcatel).
Attention:  L'entreprise peut aller mal en France et nécessiter des restructurations dans ce pays, et se porter très bien globalement du fait de ses activités ailleurs.  Auquel cas l'enrichissement des dirigeants du groupe me semble normal, mais pas ceux de la filiale française ..

Mais des instances de contrôle doivent être établies.   Les syndicats doivent respecter la loi et être lourdement sanctionnés quand ce n'est pas la cas.  Les piquets de grêve illégaux, les blocages d'usine illégaux, et les intimidations souvent physiques ne doivent pas être tolérés par le gouvernement comme actuellement.

Donc un syndicat est là pour protéger les salariés,  et non pas pour leur nuire.  Il doit respecter la loi, et non pas imposer la sienne.
Si un syndicat comme la CGT ne comprend pas cela, oui il doit être radié et interdit.
S'il le comprend, il doit faire respecter ses règlements, et radier lui même les éléments incontrôlés.  Et dans le cas de cette usine, la CGT aurait du radier plusieurs de ses membres.

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